Le matriarcat dans les îles Bijagos (Guinée)
À la recherche du matriarcat perdu... et fantasmé : les Bijagos - Gazette des femmes
Aux Bijagos, les femmes joueraient un rôle plus visible dans la société. Matriarcat? Réponse dans ce récit de voyage.
https://gazettedesfemmes.ca/14432/a-la-recherche-du-matriarcat-perdu-et-fantasme-les-bijagos/
Au large de l’Afrique de l’Ouest, dans l’archipel des Bijagos en Guinée-Bissau, se trouverait une société dominée par les femmes. Nous avons fait enquête.
Extrait de l'article de Rémi Bourdillon du 19 juin 2018 sur sur La Gazette des Femmes
C’est un archipel de 88 îles, dont une dizaine sont habitées par un total de 30 000 personnes. Superbe coin de pays hors des circuits touristiques, les Bijagos sont réputées pour leurs eaux poissonneuses, leurs hippopotames marins et les serpents venimeux qui y pullulent… mais aussi parce que certain·e·s pensent y avoir trouvé une « société matriarcale ».
C’est notamment le cas de l’anthropologue catalane Anna Boyé, qui documente des sociétés de ce type partout sur la planète. Les Bijagos ont également attiré quelques médias : « L’archipel où les femmes sont reines » (Le Monde, 2008), « Bienvenue à Orango, l’île dirigée par les femmes » (Ouest-France, 2013). Le magazine de voyage GEO place l’archipel parmi les communautés où « la maternité dicte la loi ». Si toutes ces publications ne parlent pas explicitement de matriarcat, un grand nombre de blogues le font sur Internet…
Partout, on peut lire que les femmes bijagos possèdent la terre, contrôlent l’agriculture et décident de la construction des maisons… bref, qu’elles ont la responsabilité d’à peu près tout ce qui se passe dans ces îles africaines. Rien ne semble avoir changé depuis 1594, lorsque l’explorateur André Álvares de Almada rapportait que « [l]es hommes ne font que trois choses : la guerre, construire les embarcations et récolter le vin de palme », tandis que « les femmes construisent les maisons, font les moissons, pêchent et ramassent les coquillages, elles font tout le travail qu’ailleurs font les hommes ».
Selon la page Wikipédia consacrée à l’archipel des Bijagos, « [l]e pouvoir des femmes y est important, sans pour autant représenter un véritable pouvoir matriarcal (à l’exception de Canhabaque) ». Nous avons donc cherché à vérifier cela en embarquant sur une pirogue vétuste, direction ladite île de Canhabaque, réputée la plus traditionnelle des Bijagos : c’est la seule à n’avoir jamais été colonisée par les Portugais.
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