Babylone 2.0 : ce groupe secret où les femmes sont traitées comme de la viande
Un groupe Facebook "secret" permet à ses 52 000 membres masculins d'afficher leurs conquêtes féminines à leur insu. Scandalisée par la découverte de cet écoeurant "Babylone 2.0", la blogueuse Chrys de 2girls1mag livre son coup de gueule.
Depuis ce matin, je ne pense qu'à ce chiffre : 52.000.
Depuis ce matin, j'ai envie de pleurer.
J'ai appris l'affreuse existence d'un groupe secret sur Facebook, Babylone 2.0, où des hommes partagent avec d'autres des photos prises à l'insu de leurs conquêtes ou envoyées en privé par leurs conquêtes "certifiées pêches perso".
C'EST L'HISTOIRE DE 52.000 CONNARDS
Le groupe est secret. Difficile d'y entrer ou de le trouver bien entendu mais il contient bien un joli réservoir de 52.000 participants. J'ai évidemment vérifié mes dires avant de vous en parler.
J'ai aussi demandé à voir des publications. Et là, c'est pire que tout. Parce que non seulement il ne s'agit pas de se rincer l'oeil aux dépens et à l'insu de pauvres filles qui n'ont rien demandé. Non, ce serait trop facile. Non, on en parle comme de la viande, comme d'objets dont on se sert sans le moindre respect.
Je cite (je vous épargne la photo, le lien et autres mais j'ai les captures sous la main) :
Cette superbe citation est accompagnée d'une photo de la victime (oui, il s'agit d'une victime pour le coup) prise de dos, nue, de toute évidence sans qu'elle s'en aperçoive.
Et la page n'est qu'une collection de ce type de posts.
Qu'une jeune fille envoie une photo dénudée à un garçon qui fait partie du groupe et hop, c'est partagé. Le tout avec des "pêches de ce soir" et compagnie en commentaire.
FEMME = VIANDE
Ainsi donc, on en est revenus là.
En 2017, on peut afficher des femmes sur des places publiques (qu'on ne me parle pas de groupe secret quand il contient 52.000 membres, merci), contre leur gré et les humilier en trouvant ça hilarant hein?
En 2017, on peut chercher la fille un peu libérée et s'empresser ensuite de se mesurer la bite comme un pauvre raté en la roulant elle dans la boue ?
D'où vient ce besoin de rabaisser ainsi quelqu'un avec qui on a partagé un petit instant ? Il faut sans doute se sentir soi-même drôlement minable pour ressentir la nécessité de se vanter d'une chose que n'importe quel animal est capable de faire sans le crier sur tous les toits.
C'est donc ça le futur de la Femme? De vos mères, de vos soeurs et de vos filles ? Etre punies publiquement d'oser avoir une sexualité semblable à la vôtre? Après des années de lutte pour l'égalité des femmes, vous nous prouvez que nous n'avons rien gagné et que vous nous reprenez tout en un claquement de doigt " pour rire ".
Vous vous insurgez sans doute contre le racisme ou contre les animaux torturés, mais vous postez sans honte des photos volées à des femmes et des filles qui vous ont accordé un peu de confiance.
Bien entendu 52.000 hommes n'ont pas posté dans ce groupe. Et alors ? Faire partie de ce groupe sans le dénoncer équivaut à une validation. Vous le ratifiez dès l'instant où, apprenant son existence, vous ne le dénoncez pas.
Rien n'excuse le silence : vous assistez sans réagir à un acte illégal de non-respect de droit à l'image des personnes physiques, de harcèlement sexuel et moral. En France, le tout est passible de 75.000€ d'amende selon l'avocat que j'ai consulté. J'ignore ce qu'il en est en Belgique mais nos codes sont souvent raisonnablement sur la même longueur d'ondes dans le domaine.
Pour Facebook, lorsqu'il s'agit d'un groupe secret, la légalité est floue. De là à soupçonner qu'il existe sur le réseau des groupes secrets de pédophiles, il n'y a qu'un pas que je franchis immédiatement : et pourquoi pas?
En attendant, les victimes n'ont aucun moyen d'attaquer le groupe sur la toile : depuis l'arrivée de quelques filles, les admins ont cessé de valider les demandes des nouveaux membres. Il devient donc impossible, sans l'aide de l'un ou l'autre repenti (sur 52.000 membres, laissez-moi espérer...), de monter un dossier.
(...)
lire l'article complet de Chrys sur TERRA FEMINA
Cet article a été initialement publié sur le blog 2Girls1Mag